Le personnage d’Ophélie étudié par le site L’Histoire par l’image

image19[1]

Le site L’Histoire par l’image est géré par Réunion des Musées Nationaux, un établissement public national à caractère industriel et commercial placé sous la direction du Ministère de la Culture et de la Communication. L’Histoire par l’image retrace l’histoire de France à travers l’étude des collections des musées et des archives documentées. Avec ses 2295 œuvres, ses 1217 études et ses 119 animations, il s’adresse ainsi aux enseignants et aux étudiants d’art et d’histoire. Concernant la page d’accueil, celle-ci présente les dernières études publiées ainsi qu’une présentation du site. Plusieurs onglets nous proposent de simplifier nos recherches. Le premier nommé « thématique » différencie les sujets politiques des sujets socio-économiques et des sujets culturels. Est aussi proposée une recherche « chronologique » allant de 1643 à 1945 ainsi qu’une recherche par « index ». Enfin une « recherche avancée » permet d’affiner nos investigations par sélection d’artiste, de nom d’œuvre ou encore par lieu de conservation d’un musée.

En réalité la recherche peut se faire encore plus simplement. Il suffit de taper « femme et symbolisme » dans l’onglet « recherche » de la page d’accueil pour se voir proposer l’article qui nous intéresse intitulée « La représentation d’Ophélie » . Cette page, où le gris domine, semble très complète au premier abord. En guise d’introduction, nous avons 4 visuels d’images légendés où est représenté, à chaque fois, le personnage d’Ophélie. Au dessous on trouve un texte écrit par Catherine Authier divisé en 3 parties et complété par une bibliographie.

L’auteur décrit dans une première partie l’engouement des artistes pour le personnage d’Ophélie au 19ème siècle. Elle explique que c’est l’actrice Irlandaise Harriet Smithson qui tenait le rôle d’Ophélie dans les représentation théâtrale d’Hamlet de Shakespeare données à l’Odéon en 1827. Cette actrice a suscité un grand intérêt par le réalisme de son personnage. Elle a su mêler sincérité et folie, par son jeu d’actrice brutal, fou et délirant. Le public n’est pas le seul à être « frappé ». En effet son personnage est repris dans la littérature, par les critiques mais surtout dans le domaine des arts, où le nombre de représentations artistiques se multiplie entre 1830 et 1860.

ImageDans un second temps, Catherine Authier en vient à la description des images faisant figure d’introduction. La première nous montre un bas-relief en bronze du sculpteur romantique Auguste Preault. Cette Ophélie représentée est décrite comme gisante et tragique par ses yeux clos et ses cheveux flottants.

ImageLa deuxième Ophélie est de Ernest Hebert. C’est une huile sur bois datée de 1876. Ses cheveux blond presque blanc et ses yeux cernés lui confèrent un côté sombre et distant. Elle semble nous regarder avec un certain déterminisme. La forêt verte servant de décor et la couronne de feuilles sur sa tête montrent la perdition du personnage dans une flore sauvage comme si la mort était proche.

ImageLe préraphaélisme se retrouve dans la troisième œuvre de Pascal A.J Dagnan. Tout comme la précédente, cette Ophélie baigne dans les longues herbes près d’une forêt. Le visuel mis en avant sur ce site est une photo en noir et blanc alors que l’œuvre originale est une huile sur toile en couleur. Cette dernière est d’ailleurs visible au début de notre article. Ce choix se justifie peut-être par le souhait de donner la dominance au blanc. La robe blanche d’Ophélie vole au vent et son teint blafard lui donne une allure fantomatique et fantastique. Elle semble ainsi déjà morte.

ImageLa quatrième et dernière image est une des nombreuses représentation d’Ophélie d’Odilon Redon. C’est un symboliste français plein d’admiration pour ce personnage. Elle est représentée ici de profil dans un amas de fleurs colorées et médite près d’une montagne. Elle semble prête à mourir de manière sereine, dans cette harmonie de lumière. C’est enfin, dans un troisième paragraphe, que l’auteur nous propose une interprétation de cette engouement pour Ophélie. Cette dernière, délaissée par son amant, sombre dans la folie et se suicide par noyade. Elle explique que le mal-être de ce personnage se retrouve en réalité dans celui des jeunes filles du 19ème qui s’identifient à elle. Catherine nous parle aussi d’un culte de l’invalidité qui selon l’historien d’art Bram Dijkstra, contribue à « enraciner les préjugés culturels sur les femmes au 19ème siècle ».

C’est donc une bonne étude du personnage d’Ophélie que nous propose le site L’Histoire par l’image. Et pour pour ceux qui souhaitent davantage d’informations, il nous propose également une page intitulée « Portrait de la comédienne Harriet Smithson » en guise de complément.

O.O.

Laisser un commentaire